samedi 14 janvier 2017

Phénomènes de société : Comment la littérature aborde-t-elle la première fois ?


 Phénomènes de Société :
« Comment la littérature aborde-t-elle la première fois ? »




Chez nous les femmes, la première fois est importante. Elle se résume en une étape où la jeune fille qu’on était devient femme épanouie et ce avec un homme qu’on aime profondément et qui nous respecte.

Depuis quelques années, la femme libérée de nos sociétés est devenue symbole de celle qui ose tout et n’importe quoi. On peut ainsi la voir partout : dans les clips, dans les films, dans les pubs, dans les magazines et dans la littérature. Elle n’a plus froid aux yeux, peu importe le domaine. 

Je me suis donc intéressée à comment est abordée la première fois en littérature, comment et surtout pourquoi influence-t-elle sur notre société ? 

Si au XVIIème siècle, Charles Perrault dans ses contes abordait la première fois de manière parabolique, en camouflant l’acte par des histoires qui se voulaient être prévention pour les jeunes filles pour qu’elles se méfient des hommes ; le Marquis de Sade lui au XVIIIème siècle n’allait pas par quatre chemins pour s’exprimer – il évoque d’ailleurs de manière effrontée, crue et violente les intentions de ses personnages dans Justine et les malheurs de la vertu «Il en est de même, reprit Rombeau, de la membrane qui assure la virginité; il faut nécessairement une jeune fille pour cet examen. Qu'observe-t-on dans l'âge de puberté? rien; les menstrues déchirent l'hymen, et toutes les recherches sont inexactes; ta fille est précisément ce qu'il nous faut; quoiqu'elle ait quinze ans, elle n'est pas encore réglée; la manière dont nous en avons joui ne porte aucun tort à cette membrane, et nous la traiterons tout à l'aise. Je suis ravi que tu te sois enfin déterminé ». La virginité ici là évoquée est propice aux expériences folles et cruelles des hommes qui veulent profiter de leur soit disant savoir. La première fois par le viol « toléré » si je puis m’exprimer ainsi y est clairement abordée. Et Sade n’est pas le seul au XVIIIème siècle qui provoque les bonnes mœurs sur ce sujet. Il y a aussi Choderlos de Laclos, qui dans les Liaisons dangereuses fait le comte de Valmont séduire puis déflorer Cécile de Volanges dans le seul but de ridiculiser son fiancé, en consommant déjà sa noce ; à croire qu’en ce siècle ils étaient tous un peu fêlés, emprunts de fantasmes charnels des plus crus. 

Tandis qu’au XXIème siècle, la jeune fille issue de la libération totale des mœurs est influencée par un fantasme qui la laisse croire que coucher est facile, et coucher avec n’importe est encore plus facile. Je me suis rendu compte que depuis le phénomène médiatique de 50 nuances de Grey de E.L. James, tout est préconisé comme possible, comme facile. Les filles qui souvent, se voient dans l’héroïne principale, ont des envies elles aussi de connaître la défloration inédite, la première fois parfaite sans douleur et surtout avec le gars parfait qui sait ce qu’il fait, mais en allant plus loin, elles recherchent le sexe facile, les orgasmes multiples dont elles ont été plongées. 

Par contre, je ne blâme aucunement ce genre de littérature. Cependant je trouve qu’il y a des messages présents qu’on nous rabâchent fréquemment et qui peuvent nous dévaloriser. Je lis moi-même ces best-sellers érotiques ou pas. On ne les loupe plus d’un point de vue médiatique. Un des messages qui m’offusque du plus haut point est la perte rapide et facile de la virginité comme vous l’aurait compris. Comment un acte si important peut-il être traité comme s’il était insignifiant ? 

Lorsqu’on lit les forums sur le premier rapport sexuel, les premières questions qui viennent sont la douleur, l’acte en lui-même, et l'après-acte ? La littérature, elle, passe sous silence tout ce questionnement interne que l’on peut se faire. La jeune fille se retrouve amourachée d’un jeune homme qui au départ n’est pas si parfait que ça mais le deviendra après. Ce jeune homme a de l’expérience et la jeune fille ne se pose pas trop de questions, elle fonce et use de son corps pour le transformer. On nous vend du rêve, un rêve bien utopique et édulcoré ! Le sexe donnerait a l’homme un cœur et changerait sa perception. 

Et ce qui est encore plus rageant c’est la manière dont est abordé cet acte. Selon la littérature, si il y a douleur elle est infime ! Et la fille a un orgasme dès cette première fois ! Selon le code de l’érotisme, un livre est apprécié si et seulement si il y a évocation du plaisir ! La souffrance au lit n’y a pas sa place.

Exemple :

« Caden prit le préservatif et déchira l’enveloppe avant de le mettre. Mon corps tout entier tremblait- de tension, d’excitation, d’anticipation.

Il se pencha pour m’embrasser, et quand il redressa la tête, il s’enfonça doucement en moi, regardant mes yeux s’écarquiller tandis que je le sentais me pénétrer.

En réponse, mes jambes s’écartèrent plus largement. Je me mordis la lèvre en sentant la douleur initiale ».

Dans The vanishing girl, tome 1 de Laura Thalassa.

Après ce passage, les deux personnages principaux, prennent leur pied littéralement parlant malgré l’évocation rapide de la douleur.



Cet article sera mis à jour souvent je l’espère afin de vous proposer d’autres exemples qui illustreront parfaitement mes dires. Si vous en avez aussi, n’hésitez pas.

Je n’ai pas vraiment le temps de relever des exemples, j’ai beaucoup de choses à faire. 


Article écrit par : Parlonslittérature.


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